Léa Curinier prend de la hauteur

Léa Curinier fait étape en Bretagne avec l’équipe de la DN Auvergne-Rhône-Alpes. A 1 000 km de Valence, elle enchaîne la Classique Morbihan et le GP de Plumelec : deux courses internationales, 229 km, en moins de 24 heures. L’occasion de faire un point sur la saison qu’elle survole.

Léa Curinier, tout sourire, fait le point sur sa saison. © Cyril Bottollier-Lemallaz

De Plumelec, Morbihan.

Samedi 1er juin, midi. Le soleil est à son zénith. La peau commence à rougir doucement. La journée ne fait que commencer pour les nombreux spectateurs qui s’amassent au bord de la petite route. Ici, à Plumelec, petite ville perdue dans le centre de la Bretagne, la ferveur du cyclisme gronde et ravive le souvenir qu’a laissé Bernard Hinault, quelques décennies plus tôt. Une époque où Léa Curinier, 18 ans, n’était pas née.

La jeune Ardéchoise vient, quant à elle, de terminer sa journée. Une longue journée sportive. Arrivée avec l’équipe régionale il y a plusieurs jours, elle a enchaîné deux courses en moins de 24 heures. “C’était dur, je n’ai pas récupéré d’hier“, lâche-t-elle, mais toujours avec le sourire. Son tee-shirt aborde l’inscription “sunshine”. Il marque son état d’esprit, même si elle exprime des regrets sur sa prestation du jour, au Grand Prix de Plumelec-Morbihan. “J’ai lâché à deux tours de l’arrivée“, explique-t-elle.

Partie à 8 h 50 ce samedi matin, il lui a fallu se lever à 6 h. La nuit a été courte. “Hier (vendredi, NDLR), sur la Classique Morbihan, la course a été neutralisée pendant 40 minutes à cause des chutes. On a terminé vers 19 h“, explique la Saint-Pérollaise. D’autant qu’elle signe une très belle performance. Elle arrive première junior de l’épreuve UCI 1.1.

“Hier soir, on a terminé la course vers 19 h”

Léa Curinier, à propos de la Classique Morbihan.
Léa termine première junior de la Classique Morbihan. © Renaud Ughetto

Partir vite pour viser haut

L’ambiance est détendue mais studieuse pour le débriefing. Les six filles écoutent leur directeur sportif, Greg Labbé. Toutes rêvent de manger, ainsi que le staff. “Bon, on va sûrement manger encore vers 16 h !“, plaisante Renaud Ughetto, le mécanicien. La course est terminée, mais tous courent encore pour ranger les sacs et les vélos au plus vite. Le temps de regarder le départ des hommes professionnels, il faut partir. “Nous allons à Nantes, pour reconnaitre le circuit des championnats de France, à la Haye-Fouassière“, détaille Renaud.

Mais ce sera sans Léa, qui va prendre un train pour rentrer. En effet, encore junior, elle ne pourra pas y participer, mais les objectifs qu’elle s’est fixée sont tout autant ambitieux. “Maintenant, place au championnat régional, avant de passer le bac“. Léa est en Terminale ES et elle a toujours fait de ses études une priorité, depuis de nombreuses années. “On a un gros mois de juillet aussi, puisqu’on va participer à une course à étapes en République tchèque (Tour de Feminin, NDLR) avec la DN, deux courses en Espagne et le Tour de Charente-Maritime“.

Sans oublier les championnats de France de l’Avenir, sur lesquels elle peut tout à fait briller. En témoignent sa deuxième place cet hiver en cyclo-cross, et toutes ses participations depuis ses années minimes. Elle s’y prépare et son début de saison lui fait espérer aussi de nouvelles sélections en équipe de France. “J’ai eu des résultats pas mal, je cherche toujours à progresser“, se défend-elle. Les championnats d’Europe et du monde sont des objectifs hauts et lointains, mais à portée de main. Comme ce qu’elle a démontré ici, dans le centre-Morbihan, à 1 000 km de Valence. Plus Léa va loin, plus elle prend de la hauteur.

La semaine prochaine, nous ferons aussi un point avec Laura Asencio, membre de l’équipe UCI WNT-Rotor, toujours licenciée au club, qui court elle aussi en Bretagne.

Léa et ses collègues regardent les hommes partir, avant d’en faire de même. © Cyril Bottollier-Lemallaz
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