Laura Asencio est l’une de nos deux cheffes de file de l’UCMV. Elle est membre de la DN Auvergne-Rhône-Alpes, équipe avec laquelle elle va enchaîner un bloc de courses en mai, entrecoupé d’un stage en montagne avec l’équipe de France. On a réalisé son interview au moment crucial de sa saison, elle qui est en préparation de ses prochains objectifs : les championnats de France et d’Europe.
On t’a vue dans les échappées, tu as fini 7ème du Giro della Campania et 3ème de la dernière étape… Quel bilan tires-tu déjà de cette première partie de saison ?
Laura Asencio : Mon début de saison est toujours un peu moyen, mais en Italie cela a plutôt bien marché. Mes résultats m’ont mise en confiance pour la suite de la saison.
L’année dernière, sur la même dernière étape, j’avais terminé 11ème alors que je ne suis pas forcément une sprinteuse. Cela frotte beaucoup, c’était un gros sprint massif, alors faire troisième, je suis bien contente. D’autant que la veille, sur l’étape en bosse, je finis 11ème, ce qui est un bon résultat. Je suis contente, je marche sur tous les terrains. La forme vient petit à petit.
D’ailleurs, quel profil estimes-tu avoir ?
J’ai du mal à me définir dans un profil type. J’ai eu mes meilleurs résultats au sprint mais l’année dernière, sur le Tour de l’Ardèche, j’avais réussi à tenir les meilleures sur les cols, où il fallait quand même être grimpeuse. J’ai un bon rapport poids/puissance, c’est ce qu’on travaille également avec mon entraineur François Brechon.
Tu as un calendrier chargé pour le mois de mai ! Quelle est la suite de ta saison ?
Oui, je vais courir à Izernore ce dimanche, j’enchaine avec un stage d’une semaine en montagne avec l’équipe de France, dimanche prochain je fais le Tour de l’Ain avant de finir le mois sur la Classique Morbihan et le Grand Prix de Plumelec, deux courses internationales UCI. Sur ces deux courses, il y a toujours un beau niveau. L’année dernière, il y avait Cervélo, SRAM-Canyon, l’équipe de France avait même fait une sélection.
Le but est de bien me préparer pour mes vrais objectifs à venir : le championnat de France en juin dans les Yvelines et le championnat d’Europe en République tchèque.
On a lu avec intérêt ton interview sur DirectVélo, où tu déclares vouloir gagner une manche de Coupe de France. Laquelle t’attire le plus ?
Je n’en ai pas forcément une préférée. Mais comme la manche d’Izernore est en Rhône-Alpes et que j’ai l’habitude de la faire depuis minime… C’est une des plus dures, et ce serait top de la gagner.
C’est ta deuxième saison en Espoirs et tu as déjà de multiples sélections en équipe de France ! Comment vois-tu ton avenir ?
Etre en équipe de France, c’est un rêve pour moi ! Après c’est un stage, ce qui est encore mieux c’est de faire de grosses compétitions. Mais cela nous met en forme ici, et cela va m’aider pour remplir mes objectifs de juin voire juillet.
Les sélections se font rares : comme la Route de France est annulée, la prochaine est le championnat d’Europe, ça va être compliqué d’y participer mais pas impossible.
Après, pour mon avenir… J’aime le vélo, j’aime le sport en général et la compétition. J’aime progresser tous les ans mais le jour où je ne progresse plus, je ne me vois pas continuer. J’ai envie de monter les échelons, faire des courses en UCI, passer professionnelle mais passer pro dans le milieu féminin, quand on sait qu’on peut ne pas être payée, c’est une situation difficile. Il faut voir les conditions dans lesquelles on pratique notre passion et notre profession.
Quel est ton avis sur la place du cyclisme féminin à travers ton vécu ?
Ca se développe, mais la comparaison ne peut même pas se faire avec les garçons, puisqu’il y a toujours de grosses inégalités. En Italie, c’est déjà plus développé : la course est limite un show, avec de la musique avant les compétitions, beaucoup de monde au bord de la route… C’est beaucoup plus développé. Il y a beaucoup d’équipes féminines, des équipes réserves, des moyens et des vélos mis à disposition… Et les gens s’y intéressent. En France, c’est partout pareil, le manque de communication des médias et tout un ensemble de facteurs font que c’est un engrenage et marque le manque d’intérêt et de médiatisation.
Côté études, que fais-tu en ce moment ?
Je suis en deuxième année de Staps, à Valence. J’ai passé mes partiels il y a deux semaines, il me reste encore un examen à la fin du mois, mais le plus gros est fait. Je fais une spécialisation entrainement.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
J’aimerais pouvoir être sélectionnée pour les championnats d’Europe, c’est vraiment l’objectif de la saison. J’aimerais aussi faire le Tour de l’Ardèche en fin de saison et bien performer, mais la DN ne la fait pas, il faudrait que je me trouve une équipe pour la faire.
Merci Laura, et bon courage ! Toute l’UCMV est derrière toi !